lundi 10 septembre 2012

A la recherche de la très attendue supersymétrie / desperately seeking SUSY

Sans commentaire // ou presque (4)

Un an après ...
Lors de recherches sur internet à propos des théorèmes "no-go" je suis tombé il y a quelques temps sur un fil de discussion intéressant d'un des forums futura-sciences. Il a tout juste un an et sa (re)lecture aujourd'hui, à l'aune des derniers résultats expérimentaux du LHC, est intéressante  ...
// c'est aussi l'occasion pour moi de discuter de l'intérêt de tels forums francophone sur internet.

Faut-il abandonner SUSY? SuperSymmetrie [sic]/ Theorie des Corde en crise?
Tel est le titre du fil de discussion qui débute le 7 septembre 2011 et s'achève neuf pages plus loin et plus tard le 26 septembre de la même année. Je trouve la qualité de nombreuses interventions et le pointage vers certains articles très pertinents. Voilà quelques extraits significatifs:

 Magnétar, 16/09/11 19h50 :
... j'ai une question pour Mtheory (ou Gwyddon ou tout autre personne connaissant le sujet en fait). Etant annoncé que je ne connais quasiment rien à la supersymétrie, pratiquement tout ce que j'en sais c'est que c'est un moyen de s'évader du "No-go theorem" en s'attaquant à l'hypothèse "c-number". Donc étant donné ce théorème, à supposer que l'on mette en évidence de nouvelles particules qui ne soient pas supersymétriques, est-ce que cela remettrait en cause la modélisation de la physique des hautes énergies dans le cadre des théories des champs ? Ou alors cela remettrait "plus modestement" en cause les idées de description unifiée de toute la physique des particules en terme de théorie des groupes et de symétrie associée ? ()

 mtheory, 16/09/11 19h59 :
Ni l'un ni l'autre. Là actuellement, ce qui a du plomb dans l'aile c'est le MSSM et autre variantes qui sont certes élégantes mais pas vraiment convaincantes. Que le MS[S]SM soit presque mort ne me gêne pas beaucoup. La supersymétrie pourrait intervenir différe[m]ment ou à des échelles d'énergies bien plus élevées et de nouvelles particules pourraient être une conséquence d'une théorie avec susy à des énergies bien plus grandes.
En fait, les raisons pour l'introduction de la susy sont multiples et peuvent donner lieu à des tas de variantes. Ce qui est vraiment frustrant c'est de ne pas voir de physique non standard émerger. Perso, le boson de Higgs, je n'y pense quasiment jamais et si on le découvre, je vais pas ouvrir une bouteille de champagne... 
 
 // c'est dommage de ne pas partager la joie d'une découverte expérimentale, c'est un réflexe de méchant ou malicieux cordiste non? Précisons que MSSM est une abréviation qui désigne une extension supersymétrique minimale du modèle standard. 


Magnétar ,16/09/11 20h23 :
Ok merci ça confirme ce que j'ai pensé après avoir posé la question. Ce qui est drôle c'est que vu l'absence totale de nouvelle physique au LHC pour le moment, dans l'histoire de la physique il n'y a surement jamais eu autant de physiciens qui ont souhaité qu'un modèle (GWS) soit infirmé par l'expérience.
// GWS est une abréviation pour Glashow Weinberg Salam, trois prix Nobel de physique récompensés en 1979 pour la partie du modèle standard qui décrit le subtil mécanisme de brisure de symétrie de jauge de l'interaction électrofaible.

mtheory, 16/09/11 20h25 :
Pour ceux que ça intéresse, c'est bien fait : http://fr.arxiv.org/abs/hep-ph/0506163 
// Yes indeed! Le texte pointé est en effet pédagogique, et en plus il est en français!
...
J'MSUSY quand même ! Et on ne remercie jamais assez le groupe de renormalisation ... 
Toutes les prévisions faites avec une extension minimale supersymétrique (MSUSY) du modèle standard ne sont pas si mauvaises que ça! La preuve en dessous avec un extrait de cet article (daté de janvier 2000) de D. I. Kazakov cité aussi par mtheory (// thésard inconnu je subodore) qui calcule la masse du boson de Higgs (mh) via l'existence de points fixes infrarouges (IRQFP) dans le flot de renormalisation des constantes de couplage de Yukawa introduites dans un modèle de type MSUSY. 
One has the following values of mh at a typical scale MSUSY = 1TeV (M3 ≈ 1.3TeV) [42]:
mh = 128.2 − 0.4 − 7.1 ± 5 GeV, for μ > 0 ,
mh = 120.6 − 0.1 − 3.8 ± 5 GeV, for μ < 0 .
The first uncertainty is connected with the deviations from the IRQFPs for mass parameters, the second one with the Yukawa coupling IRQFPs, and the third one is due to the experimental uncertainty in the top-quark mass.

// Précisons que le paramètre libre μ dans cet article est lié conceptuellement aux masses de deux particules supersymétriques, le stop et le sbottom, qui n'ont toujours pas été découvertes à ce jour. Rappelons par contre que la masse du Higgs est aujourd'hui assez bien connue, elle est de l'ordre de 126 ± 0.8 GeV, je laisse apprécier au lecteur la concordance avec les valeurs calculées...

Alors la supersymétrie : stop ou encore ?
Si j'étais très vif d'esprit, si j'avais été là ce 16 septembre 2011 sur le forum, et si j'en avais su autant qu'aujourd'hui ... j'aurais été tenté d'écrire cette pirouette crypto-facétieuse:
Stop and sbottom or struth and sbeauty that's a good question! ... quand la svérité et la sbeauté se disputent une place au soleil de la théorie on craint que le train de la physique ne sorte de ses rails mais pour l'heure l'expérience zézaie encore un peu!
// Précisons que le folklore en physique veut que l'on désigne les hypothétiques particules supersymétriques par un préfixe s- suivi du nom de chaque particule connue dont elles sont censées être les jumelles. Or dans les extensions minimales du Modèle Standard le calcul de la masse du Higgs dépend significativement des particules les plus lourdes ce qui est en particulier le cas des quarks top et bottom qu'il fut un temps envisagé d'appeler vérité (truth) et beauté (beauty). Je vous laisse contempler cette vérité / beauté nue...

A propos de l'aspect foncièrement X des choses sur Internet 
// je n'ai pratiquement aucune expérience des sites de forums jusqu'à présent (je n'ai pas l'esprit assez vif pour tchater en temps réel avec des internautes) aussi je suis toujours a priori réservé sur l'intérêt de lire des fils de discussion car je trouve qu'il est plus long, comparativement à un blog, de savoir à qui on a à faire dans la mesure où sur un forum de nombreuses personnes interviennent anonymement même si je n'ai pas de problème avec cet aspect foncièrement x des choses, propre à Internet. Lequel a bien sûr ses dangers propre à ce nouveau FarNext qui abolit le temps et l'espace rendant virtuellement proche des gens réellement loin. Mais cette réalité virtuelle par les nouvelles interactions qu'elle fait émerger ne nous donne-t-elle pas les outils pour l'élaboration d'un Moi ou d'un Nous Augmenté(s)?

La science collaborative (est en) marche (de l'I.X à l'I.A ?)
// J'ai acheté récemment deux livres en anglais: Reinventing Discovery où Michael Nielsen y décrit la nouvelle ère de la science en réseau et Too Big to Known, livre dans lequel David Weinberger explique comment repenser la connaissance maintenant que les faits ne sont plus Les faits, qu'il y a des experts partout et que la personne la plus intelligente dans une salle est La salle. Je n'ai pas encore fini de les lire mais pour ma part je m'interroge sur l'émergence possible d'une intelligence artificielle (I.A) à partir d'une intelligence collective anonyme mise en réseau (I.X).
Mon crédo personnel est dans un alliage que je nomme carbone-sillicium pour reprendre à ma manière la formule de Michel Volle qui parle lui d'alliage Homme/Automate. Je ne perds pas de vue le risque que le rêve tourne au cauchemar, le paradis virtuel en enfer réel. En me représentant le champ des histoires virtuelles Odyssée ou Iliade, j'imagine les trois parques fantastiques I. Asimov, P. K. Dick et J. G. Ballard : untel Clotho filant les brins de l'utopie, l'uchronie et la dystopie, l'autre Lachésis tirant au sort un monde possible, le dernier Atropos projetant violemment ce monde dans le dur réel. Mais j'abhorre les prêcheurs d'apocalypse ou de crash final.  


Reste donc à bien ... 
Conduire l'Homme dans l'espoir inquiet de ne pas le faire devenir Ombre, en navigant sur la cybersphère avec la boussole pour seul pays, tentant de déchiffrer un peu de sciences physiques afin de ne pas devenir Proie pour le Nombre.

tel est la mission (im)modeste que se fixe le blog trans-cyber-physi-x et l'avatar numérique la-boussole-est-mon-pays qui l'écrit.




lundi 3 septembre 2012

De l'intérêt d'un dialogue et des conditions pour y parvenir

Rubrique sans commentaire // ou presque (3)

// J'essayais hier, à ma façon maladroite, de souligner le rôle que peut jouer la philosophie pour la physique. Je laisse aujourd'hui la parole à des auteurs de plus de poids.

Un extrait d'un texte de physicien qui n'hésite pas, à la suite de certains ainés, à se revendiquer philosophe (Etienne Klein) en particulier dans PHYSIQUE ET PHILOSOPHIE
... La plupart des pères fondateurs de la physique quantique (Einstein, Heisenberg, Schrödinger, Pauli, Born),  ont tous été de grands lecteurs des philosophes, voire de grands philosophes eux-mêmes. L’exemple le plus marquant est sans doute Schrödinger, qui se définissait comme philosophe plutôt que comme physicien. Il était persuadé que la physique n’était qu’une sous-discipline, qu’elle ne peut mener à des conclusions métaphysiques, mais que, en revanche, la philosophie peut orienter la physique, lui servir de guide, et même de fondement. D’après lui, seule, la physique est incapable de se tenir sur ses jambes. Elle a besoin d’une métaphysique qui la soutienne. Souvenez vous également de ce qu’a écrit Einstein dans son autobiographie scientifique : il y reconnaît qu’il ne serait pas arrivé à la « solution » (la relativité restreinte) sans la lecture de grands penseurs, tels Hume, Mach, Poincaré, Spinoza ou Kant.

// Il est bon aussi de ne pas oublier que si l'on veut que le philosophe se penche intelligemment sur les problèmes de la physique il faut d'abord rendre les idées nouvelles de cette dernière intelligibles

... comme le disait ...James Clerk Maxwell, le père des équations de l’électromagnétisme, il y a plus d’un siècle et demi : « Tout développement de la science physique, écrivait-il, est susceptible de produire une modification des méthodes et des concepts généraux de la pensée, en d’autres termes de féconder la culture, mais à la condition impérieuse que ces nouvelles idées soient rendues aussi intelligibles que possible. »
Cité par Jacques Bouveresse dans Prodiges et vertiges de l’analogie, Editions Raisons d’agir, 1999, p.55 et extrait de ce rapport de E. Klein sur les enjeux théoriques du LHC.

dimanche 2 septembre 2012

No go = Interdiction => Aller au delà ?? (le mathématicien est une clé)


Du bon usage philosophique des no-go theorems, ces interdictions ou impossibilités mathématiques de principe, du point de vue d'un physicien
J'ai déjà eu l'occasion dans ce précédent billet d'évoquer un exemple de ce que les physiciens anglophones appellent les no-go theorems et des débats qu'ils peuvent susciter. Pour avoir une petite idée de leur intérêt épistémologique en physique, je conseille la lecture de Where did no-go theorems go? On y évoque un exemple assez parlant: à travers la démonstration par Laurent Lellouch de la possibilité de faire un certain type de calculs sur réseau de chromodynamique quantique malgré l'existence d'un théorème no-go dit de Maiani-Testa. Ce dernier n'est donc pas à prendre comme une pétition méthodologique de principe contre l'évaluation numérique de certaines amplitudes de transition pour des désintégration de kaons, du moment que l'on renonce à une des hypothèses du dit théorème, à savoir la continuité du spectre des états finaux de désintégration en effectuant un calcul dans un volume fini permettant de discrétiser le spectre en question..  
Voilà c'est une autre illustration de l'intérêt des théorèmes no-go pour les physiciens qui doivent donc s'efforcer sans cesse d'expliciter, d'analyser et essayer de remettre  en cause les hypothèses usuelles qui sous-tendent les théorèmes d'interdiction ou d'impossibilité de principe dans le but de faire avancer leur discipline.

Extension des caractères de commentaires en 'patatypoquantique après () et [] voici {}
Soit la phrase:
La nature n'en {f}[s]ait [pas moins] qu'{à sa tête}[un théoricien].
Autrement dit:
La nature n'en fait qu'à sa tête // un point de vue de {mathématicien} 
La nature n'en sait pas moins qu'un théoricien // un point de vue de [physicien]

Le mathématicien est une bonne clé pour comprendre la nature à condition que le physicien n'oublie pas aussi d'être philosophe 
En poursuivant la métaphore quantique, disons qu'on pourrait ajouter ou superposer aux deux points de vue précédent un troisième celui du philosophe, lequel opèrerait par coupure "--" (souvenez vous le rasoir) de certains caractères pour relier les autres ainsi:
La nature n' en {f}[s]ait [pas moins] qu'{à sa tête}[un théoricien].
Soit:
La nature n'a pas à sa tête un théoricien
Au delà du jeu "typographique" figurant la coupure, j'aimerais à travers l'émergence du sens nouveau ainsi sélectionné dans la phrase précédente illustrer la notion duale qui est figurée par ce trait "--": celle de ligature; ce qui peut faire surgir un sens plus profond encore.

Coupure + Ligature = Epissure
La biologie moderne nous a appris le sens de cette belle formule. Pour qui prend le temps de la comprendre, il me semble que l'analogie avec le rôle de la réflexion philosophique comme épissage entre la physique et les mathématiques est clair. De là à dire que le blogueur et Internet peuvent jouer un rôle positif ou négatif dans une nouvelle transmission horizontale de l'information scientifique il y un pas que je ne franchirais pas aujourd'hui...


Dernière défense et illustration de la 'patatypoquantique
{No go} = Interdiction = [Aller au delà] !!
Voilà un résumé en 'patatypoquantique bien condensée du fil des idées que j'ai rapidement développées dans le premier paragraphe...








samedi 1 septembre 2012

Premier essai potache de 'pata(typo[graphie] quantique de péri)physicien

La quantique est-elle soluble dans la 'Pataphysique?

Je voudrais revenir rapidement sur le contenu des deux derniers billets publiés en présentant le fond de ma pensée sur les relations parfois conflictuelles mais qui peuvent aussi être constructives entre physicien et philosophe. Je vais le faire ici à travers l'usage d'un jeu typographique personnel(*) qui imite le principe de superposition quantique en élevant pour ainsi dire au carré l'usage du commentaire fait par Max Born dans le texte cité hier. Soient l'énoncé en 'patatypoquantique:

Deux (interrogations sans) [répliques brèves à des] commentaires(s) métaphysiques(s):
Le philosophe est(-il) [un] (vraiment) rasoir [d'Occam] pour le physicien(?)[!]
Le physicien est(-il) un tournevis (vivant) ["dévisseur" de concepts] pour le philosophe(?)[!]


Méthode d'extraction de la racine ca[rr]chée du sens qui gît dans certains détails (qui se croient) [non pas] malins [mais sibyllins].
Le jeu consiste schématiquement à lire trois fois chacune des phrases précédentes pour saisir la superposition des trois sens:
  1. en ne lisant aucun des mots entre parenthèses ou  crochets
  2. en rajoutant ensuite seulement les mots entre parenthèses
  3. en rajoutant seulement les mots entre crochets
Bref c'est le cerveau en quelque sorte qui doit être mobile et non les caractères comme () ou [] - en les faisant apparaître ou disparaître avec leur contenu de commentaire ou d'interprétation! Il y aurait bien en toute rigueur quelques subtilités complémentaires à expliciter (lorsque l'inscription du commentaire est intriquée dans l'orthographe du mot comme par exemple "métaphysiques(s)") mais je fais confiance aux capacités cognitives de mon lecteur pour les passer sous silence afin d'éviter que le jeu ne devienne trop méta.
Selon toute probabilité d'autres développements patatypograhiques pourraient suivre ... Je laisse pour le moment l'intuition [de la, du] lect[rice, eur] les prédire.


(*)Hommage à Gutenberg et au mystérieux travail qu'il débuta dans la ville à la croisée des routes où je suis né.