Un an après ...
Lors
de recherches sur internet à propos des théorèmes "no-go" je suis tombé
il y a quelques temps sur un fil de discussion intéressant d'un des forums futura-sciences.
Il a tout juste un an et sa (re)lecture aujourd'hui, à
l'aune des derniers résultats expérimentaux du LHC, est intéressante ...
// c'est aussi l'occasion pour moi de discuter de l'intérêt de tels forums francophone sur internet.
// c'est aussi l'occasion pour moi de discuter de l'intérêt de tels forums francophone sur internet.
Faut-il abandonner SUSY? SuperSymmetrie [sic]/ Theorie des Corde en crise?
Tel est le titre du fil de discussion qui débute le 7 septembre 2011 et s'achève neuf pages plus loin et plus tard le 26 septembre de la même année. Je trouve la qualité de nombreuses interventions et le pointage vers certains articles très pertinents. Voilà quelques extraits significatifs:
Magnétar, 16/09/11 19h50 :
... j'ai une question pour Mtheory (ou Gwyddon ou tout autre personne connaissant le sujet en fait). Etant annoncé que je ne connais quasiment rien à la supersymétrie, pratiquement tout ce que j'en sais c'est que c'est un moyen de s'évader du "No-go theorem" en s'attaquant à l'hypothèse "c-number". Donc étant donné ce théorème, à supposer que l'on mette en évidence de nouvelles particules qui ne soient pas supersymétriques, est-ce que cela remettrait en cause la modélisation de la physique des hautes énergies dans le cadre des théories des champs ? Ou alors cela remettrait "plus modestement" en cause les idées de description unifiée de toute la physique des particules en terme de théorie des groupes et de symétrie associée ? ()
mtheory, 16/09/11 19h59 :
Ni l'un ni l'autre. Là actuellement, ce qui a du plomb dans l'aile c'est le MSSM et autre variantes qui sont certes élégantes mais pas vraiment convaincantes. Que le MS[S]SM soit presque mort ne me gêne pas beaucoup. La supersymétrie pourrait intervenir différe[m]ment ou à des échelles d'énergies bien plus élevées et de nouvelles particules pourraient être une conséquence d'une théorie avec susy à des énergies bien plus grandes.
En fait, les raisons pour l'introduction de la susy sont multiples et peuvent donner lieu à des tas de variantes. Ce qui est vraiment frustrant c'est de ne pas voir de physique non standard émerger. Perso, le boson de Higgs, je n'y pense quasiment jamais et si on le découvre, je vais pas ouvrir une bouteille de champagne...
// c'est dommage de ne pas partager la joie d'une découverte expérimentale, c'est un réflexe de méchant ou malicieux cordiste non? Précisons que MSSM est une abréviation qui désigne une extension supersymétrique minimale du modèle standard.
Magnétar ,16/09/11 20h23 :
Ok merci ça confirme ce que j'ai pensé après avoir posé la question. Ce qui est drôle c'est que vu l'absence totale de nouvelle physique au LHC pour le moment, dans l'histoire de la physique il n'y a surement jamais eu autant de physiciens qui ont souhaité qu'un modèle (GWS) soit infirmé par l'expérience.
// GWS est une abréviation pour Glashow Weinberg Salam, trois prix Nobel de physique récompensés en 1979 pour la partie du modèle standard qui décrit le subtil mécanisme de brisure de symétrie de jauge de l'interaction électrofaible.
mtheory, 16/09/11 20h25 :
Pour ceux que ça intéresse, c'est bien fait : http://fr.arxiv.org/abs/hep-ph/0506163
// Yes indeed! Le texte pointé est en effet pédagogique, et en plus il est en français!
...J'MSUSY quand même ! Et on ne remercie jamais assez le groupe de renormalisation ...
Toutes les prévisions faites avec une extension minimale supersymétrique (MSUSY) du modèle standard ne sont pas si mauvaises que ça! La preuve en dessous avec un extrait de cet article (daté de janvier 2000) de D. I. Kazakov cité aussi par mtheory (// thésard inconnu je subodore) qui calcule la masse du boson de Higgs (mh) via l'existence de points fixes infrarouges (IRQFP) dans le flot de renormalisation des constantes de couplage de Yukawa introduites dans un modèle de type MSUSY.
One has the following values of mh at a typical scale MSUSY = 1TeV (M3 ≈ 1.3TeV) [42]:
mh = 128.2 − 0.4 − 7.1 ± 5 GeV, for μ > 0 ,mh = 120.6 − 0.1 − 3.8 ± 5 GeV, for μ < 0 .The first uncertainty is connected with the deviations from the IRQFPs for mass parameters, the second one with the Yukawa coupling IRQFPs, and the third one is due to the experimental uncertainty in the top-quark mass.
// Précisons que le paramètre libre μ dans cet article est lié conceptuellement aux masses de deux particules supersymétriques, le stop et le sbottom, qui n'ont toujours pas été découvertes à ce jour. Rappelons par contre que la masse du Higgs est aujourd'hui assez bien connue, elle est de l'ordre de 126 ± 0.8 GeV, je laisse apprécier au lecteur la concordance avec les valeurs calculées...
Alors la supersymétrie : stop ou encore ?
Si j'étais très vif d'esprit, si j'avais été là ce 16 septembre 2011 sur le forum, et si j'en avais su autant qu'aujourd'hui ... j'aurais été tenté d'écrire cette pirouette crypto-facétieuse:
Stop and sbottom or struth and sbeauty that's a good question! ... quand la svérité et la sbeauté se disputent une place au soleil de la théorie on craint que le train de la physique ne sorte de ses rails mais pour l'heure l'expérience zézaie encore un peu!// Précisons que le folklore en physique veut que l'on désigne les hypothétiques particules supersymétriques par un préfixe s- suivi du nom de chaque particule connue dont elles sont censées être les jumelles. Or dans les extensions minimales du Modèle Standard le calcul de la masse du Higgs dépend significativement des particules les plus lourdes ce qui est en particulier le cas des quarks top et bottom qu'il fut un temps envisagé d'appeler vérité (truth) et beauté (beauty). Je vous laisse contempler cette vérité / beauté nue...
A propos de l'aspect foncièrement X des choses sur Internet
// je n'ai pratiquement aucune expérience des sites de forums jusqu'à présent (je n'ai pas l'esprit assez vif pour tchater en temps réel avec des internautes) aussi je suis toujours a priori réservé sur l'intérêt de lire des fils de discussion car je trouve qu'il est plus long, comparativement à un blog, de savoir à qui on a à faire dans la mesure où sur un forum de nombreuses personnes interviennent anonymement même si je n'ai pas de problème avec cet aspect foncièrement x des choses, propre à Internet. Lequel a bien sûr ses dangers propre à ce nouveau FarNext qui abolit le temps et l'espace rendant virtuellement proche des gens réellement loin. Mais cette réalité virtuelle par les nouvelles interactions qu'elle fait émerger ne nous donne-t-elle pas les outils pour l'élaboration d'un Moi ou d'un Nous Augmenté(s)?
La science collaborative (est en) marche (de l'I.X à l'I.A ?)
// J'ai acheté récemment deux livres en anglais: Reinventing Discovery où Michael Nielsen y décrit la nouvelle ère de la science en réseau et Too Big to Known, livre dans lequel David Weinberger explique comment repenser
la connaissance maintenant que les faits ne sont plus Les faits, qu'il y
a des experts partout et que la personne la plus intelligente dans une
salle est La salle. Je n'ai pas encore fini de les lire mais pour ma
part je m'interroge sur l'émergence possible d'une intelligence
artificielle (I.A) à partir d'une intelligence collective anonyme mise
en réseau (I.X).
Mon crédo personnel est dans un alliage que je nomme carbone-sillicium pour reprendre à ma manière la formule de Michel Volle qui parle lui d'alliage Homme/Automate. Je ne perds pas de vue le risque que le rêve tourne au cauchemar, le paradis virtuel en enfer réel. En me représentant le champ des histoires virtuelles Odyssée ou Iliade, j'imagine les trois parques fantastiques I. Asimov, P. K. Dick et J. G. Ballard : untel Clotho filant les brins de l'utopie, l'uchronie et la dystopie, l'autre Lachésis tirant au sort un monde possible, le dernier Atropos projetant violemment ce monde dans le dur réel. Mais j'abhorre les prêcheurs d'apocalypse ou de crash final.
Reste donc à bien ...
tel est la mission (im)modeste que se fixe le blog trans-cyber-physi-x et l'avatar numérique la-boussole-est-mon-pays qui l'écrit.
Mon crédo personnel est dans un alliage que je nomme carbone-sillicium pour reprendre à ma manière la formule de Michel Volle qui parle lui d'alliage Homme/Automate. Je ne perds pas de vue le risque que le rêve tourne au cauchemar, le paradis virtuel en enfer réel. En me représentant le champ des histoires virtuelles Odyssée ou Iliade, j'imagine les trois parques fantastiques I. Asimov, P. K. Dick et J. G. Ballard : untel Clotho filant les brins de l'utopie, l'uchronie et la dystopie, l'autre Lachésis tirant au sort un monde possible, le dernier Atropos projetant violemment ce monde dans le dur réel. Mais j'abhorre les prêcheurs d'apocalypse ou de crash final.
Reste donc à bien ...
Conduire l'Homme dans l'espoir inquiet de ne pas le faire devenir Ombre, en navigant sur la cybersphère avec la boussole pour seul pays, tentant de déchiffrer un peu de sciences physiques afin de ne pas devenir Proie pour le Nombre.
tel est la mission (im)modeste que se fixe le blog trans-cyber-physi-x et l'avatar numérique la-boussole-est-mon-pays qui l'écrit.